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mène à l’ambassade. Je me vois malheureusement forcé de prendre, s’il se peut, des renseignements précis sur un M. Max de Rosenwelt.

À ce nom, la physionomie du diplomate changea brusquement. D’indifférente qu’elle était, elle exprima aussitôt la plus grande attention. De même son langage. Et, au lieu d’observer et de ne répondre qu’avec mesure, comme il convient à cette profession, l’émule de Talleyrand posa des questions et avec une certaine vivacité.

— Comment ? fit-il. Vous désirez des renseignements sur M. de Rosenwelt ? N’avez-vous pas plutôt quelque chose à me communiquer ? Vous m’obligeriez infiniment, M. le docteur, en me disant tout ce que vous savez.

— C’est bien dans cette intention que je suis venu. Je l’ai promis à une infortunée, dont le sort, à un point de vue tout spécial, est lié à celui de M. de Rosenwelt.

Et, une fois sur ce terrain, Jean raconta au secrétaire d’ambassade, qui n’en perdait pas un mot, la triste histoire que nos lecteurs ont apprise par les confidences de l’étrangère. Il termina en ajoutant qu’on voyait souvent le noble Poméranien dans la maison de M. Fininger.

Le diplomate ne pouvait dissimuler une profonde agitation. Dès que le docteur eut achevé son récit, il, s’écria, presque avec colère :

— Me voilà une sotte affaire sur les bras ! Mais n’importe ! Je vous suis très reconnaissant de votre démarche et je vais vous en expliquer de suite la raison.

Ce M. de Rosenwelt, qui me paraît être un vrai