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VI


Le lendemain, Jean, qui laissait d’ordinaire sa fenêtre ouverte pendant la nuit, fut réveillé d’assez bonne heure par un roulement de voiture. Il se dit que M. Fininger partait pour Thoune. C’était à peu près cela, avec cette différence que le landau rentrait déjà de cette course matinale. Durant l’été, chevaux et voiture restaient à la villa, à la disposition du maître de la maison et de sa famille. Le banquier préférait ce mode de locomotion à la traversée par le lac, laquelle eût été très désagréable en cas de gros temps.

Le docteur se leva. L’aiguille de sa montre, qu’il alla d’abord consulter, marquait bientôt huit heures. Il eut presque honte de son long sommeil.

En toute hâte, il procéda à sa toilette. Elle ne lui prit que le temps strictement nécessaire. Il craignait de paraître le dernier dans la salle à manger.

C’est ce qui lui advint. La table, pour le déjeuner, était dressée dans le jardin, sous un large tilleul feuillu, tout près d’un bassin en marbre du Valais où tombait une source d’eau cristalline. De grandes plantes aquatiques émergeaient de l’onde, dans laquelle se promenaient des poissons rouges, auxquels Dougaldine jetait de temps à autre quelques miettes de pain. Les oiseaux chantaient