Page:Whymper - Escalades dans les Alpes.djvu/375

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Comment on ne doit pas se servir de la corde.

CHAPITRE XX.

ASCENSION DE LA RUINETTE. — LE CERVIN.


J’avais exécuté, excepté l’ascension du Cervin, toutes les ascensions comprises dans mon programme. Nous tournâmes donc nos pas vers le Cervin, mais, au lieu de revenir par le Val Tournanche, nous allâmes un peu à l’aventure dans l’intention d’escalader, chemin faisant, le sommet de la Ruinette.

Nous passâmes la nuit du 4 juillet à Aoste, sous le toit du brave Tairraz, et, le 5, nous nous rendîmes à Chermontane par le Val d’Ollomont et le Col de la Fenêtre[1]. Nous allâmes coucher aux chalets de Chanrion, un bouge dégoûtant qu’on fera bien d’éviter autant que possible, et, le lendemain, nous les quittions à 3 heures 50 minutes du matin. Après une courte grimpade sur la pente qui les domine et une promenade d’environ 800 mètres sur le glacier de Breney, nous nous dirigeâmes en ligne directe vers la Ruinette dont nous atteignîmes facilement le sommet. Je ne crois pas qu’il existe dans toutes les Alpes une seconde montagne de cette élévation aussi aisée à gravir. On n’a qu’à marcher droit devant soi ; sur presque tout le versant méridional on peut monter partout à l’aise.

Si je me permets de parler aussi légèrement de ce respectable

  1. Voir, pour ces routes, la carte du Mont-Blanc au Cervin.