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Au Breuil (Giomen).

CHAPITRE V.


encore le cervin. — nouvelles tentatives d’ascension.

L’année 1862 était bien jeune encore et le Cervin, couvert de son manteau glacé, ne ressemblait guère au Cervin de l’été, quand un nouvel assaut lui fut livré dans une autre direction. M. T. S. Kennedy, de Leeds, conçut un jour l’idée singulière que cette montagne devait être moins impraticable au mois de janvier qu’au mois de juin, et, l’année à peine commencée, il arriva à Zermatt pour mettre son idée à exécution. Accompagné de l’intrépide Pierre Perrn et du robuste Pierre Taugwalder, il alla passer la nuit dans la petite chapelle du Schwarzsee, et, le lendemain matin, il suivit, comme MM. Parker, l’arête située entre le pic nommé le Hörnli et le Cervin. Mais il ne tarda pas à constater qu’en hiver la neige obéissait aux lois ordinaires, et que le vent et le froid n’étaient pas moins rigoureux que l’été. « Non content, dit-il, de nous souffler au visage d’épais flocons de neige