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xxxen songeant à ses amis chers, à ses tendres compagnons,

Qui, tristement songeur loin de celui qu’il aimait, passa souvent des nuits sans sommeil et chagrines,

Qui connut trop bien la mortelle, mortelle crainte que celui qu’il aimait pût être secrètement indifférent envers lui,

Dont les jours les plus heureux se passèrent très loin à travers champs, dans les bois, sur les coteaux, à errer avec un autre la main dans la main, tous deux isolés des hommes,

Qui souvent flâna dans les rues, entourant de son bras l’épaule d’un ami, et le bras de son ami également appuyé sur la sienne.




VOUS NE TROUVEREZ ICI QUE DES RACINES


Vous ne trouverez ici que des racines et des feuilles mêmes,
Des senteurs rapportées des bois sauvages et des étangs aux hommes et aux femmes,

De la surelle excrue sur un sein et des œillets d’amour, des doigts qui s’enroulent plus étroitement que la vigne,

Des ramages jaillis de la gorge des oiseaux cachés dans le feuillage, à l’heure où le soleil est levé,

Des brises de la terre et de l’amour soufflées des rivages