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Sans honte l’homme qui me plaît connaît et avoue la sensation délicieuse de son sexe,

Sans honte la femme qui me plaît connaît et avoue les délices du sien.


Dorénavant je m’écarterai des femmes insensibles,

J’irai demeurer avec celle qui m’attend, avec ces femmes qui ont le sang chaud et qui sont capables de me satisfaire,

Je vois que celles-là me comprennent et ne me repoussent pas,

Je vois qu’elles sont dignes de moi, je serai donc le robuste époux de ces femmes.


Elles ne sont pas d’un iota inférieures à moi,

Elles ont le visage tanné par les soleils rutilants et les vents qui soufflent,

Leur chair a l’antique souplesse et vigueur divine,

Elles savent nager, ramer, monter à cheval, lutter, tirer, courir, frapper, battre en retraite, s’avancer, résister et se défendre,

Elles sont extrêmes dans l’affirmation de leurs droits — elles sont calmes et claires, en pleine possession d’elles-mêmes.


Je vous attire contre moi, ô femmes,
Je ne puis vous laisser partir, je voudrais vous faire du bien,

Je suis fait pour vous, et vous êtes faites pour moi, et ce n’est pas de nous seuls qu’il s’agit, mais d’autres êtres,