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fondamentaux. Ni les amis, ni les ennemis de Philippe de Macédoine, non plus que ceux de Jules-César, ne révoquèrent jamais en doute leur courage ou leurs talens militaires, mais il en a été tout autrement de Bonaparte. Cet obscur aventurier Corse, cet homme, suivant les uns d’un talent et d’un courage extraordinaire, suivant les autres d’une capacité très-médiocre et poltron achevé, avança rapidement de grade en grade au service de France, obtint un commandement supérieur, remporta une suite de victoires éclatantes, puis, enflé par le succès, s’aventura dans une expédition contre l’Égypte, expédition tramée et conduite avec une habileté consommée au dire des uns ; avec le comble de l’extravagance et de la folie, à en croire les autres ! Toutefois il manqua son but, et laissant son armée d’Égypte dans la plus grande détresse, revint lui-même en France où il trouva la nation, ou du moins l’armée si bien disposée en sa faveur, qu’il put sans peine renverser le gouvernement existant et obtenir pour lui-même le pouvoir suprême, d’abord sous le nom modeste de consul, mais ensuite sous le titre