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traîner par le torrent des croyances populaires et qui ne veulent écouter aucun témoignage contraire à l’expérience. Tout ce que nous demandons, c’est que l’on adopte dans tous les cas semblables le même mode d’argument, et dès lors, loin de l’attribuer à des préjugés hostiles, l’on n’y verra rien que d’élevé et de vraiment philosophique. Quant à ceux qui déjà ont rejeté quelques histoires, parce qu’elles sont étranges et merveilleuses, parce que les faits qu’elles contiennent sont sans exemple, et opposés à la marche ordinaire de la nature, s’ils sont sincères, qu’ils n’ajoutent aucune foi à toute autre histoire eu prise aux mêmes objections, tel qu’est le roman extraordinaire que nous venons de passer en revue.

S’ils ont refusé de croire la déposition de témoins qui, dit-on, ont été pour le moins désintéressés, qui ont bravé les persécutions et la mort à l’appui de leurs assertions, comment ces philosophes peuvent-ils être d’accord avec eux-mêmes, aussitôt qu’ils écoutent et admettent le témoignage de gens qui gagnent ouvertement de l’argent par les contes qu’ils débitent au public et qui ne