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tion appliqué à la bonne part, c’est-à-dire aux plus braves et aux meilleurs patriotes de l’armée française collectivement, en sorte que plus tard on l’aura pris pour le nom propre d’un seul individu ? Cette conjecture n’est pas celle que nous voulons soutenir, mais toujours est-il certain que de pareilles méprises peuvent arriver et sont arrivées en effet. Quelques critiques ont supposé que les Athéniens s’imaginaient que la résurrection (Anastasis) était quelque nouvelle divinité que saint Paul voulait leur faire adorer ; et si l’on nous assurait que les anciens Persans, ne connaissant d’autre gouvernement que le monarchique, avaient pris l’aristocratie de Sparte pour sa reine, pourrions-nous le moins du monde refuser d’y croire ?

Mais sans se borner à de simples hypothèses, n’est-ce pas un fait qu’aujourd’hui même les Hindous croient que l’honorable compagnie des Indes-Orientales est une vénérable vieille dame de haut rang qui réside en Angleterre ? Les Allemands de nos jours tirent leur nom d’une erreur semblable : les premiers d’entre eux qui se fixèrent sur les bords du Rhin appartenant à différentes tribus de l’intérieur,