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Cette personne n’est certainement pas tenue pour cela d’expliquer la véritable cause de ces phénomènes.

À défaut de preuves solides dont souffre notre histoire, à peine peut-on offrir rien de plus qu’une conjecture probable de loin en loin, à peine aussi peut-on faire la part de ce qui est vrai, et la part de ce qui est pure invention dans les récits qu’on nous fait ; car l’on doit observer que cette histoire se prête aux doutes des sceptiques plus facilement même que quelques-unes des histoires miraculeuses. En effet, parmi ces dernières il en est de telle nature que l’on ne saurait sans inconséquence en admettre une partie et rejeter le reste ; en sorte que si l’on demeure convaincu de la réalité d’un seul miracle quel qu’il soit, l’on doit les admettre tous indistinctement : d’où il résulte encore qu’un sceptique se voit obligé d’attaquer les preuves de tous isolément et en masse. Ici, au contraire, chaque point demande à être prouvé isolément, puisqu’aucun ne suffit pour garantir la validité du reste. Nous voulons bien croire qu’il existe à Sainte-Hélène un prisonnier d’état (ce qui n’est pas même reconnu