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faites des mêmes empires. Des volumes entiers ne suffiraient pas pour énumérer les improbabilités de chacun de ces divers épisodes, le souvenir en est encore si récent qu’une telle tâche est inutile. C’est à ceux qui font usage de leur raison, à ceux qui ont étudié l’histoire et celle du cœur humain que nous laissons la tâche de peser ces événemens pour s’assurer en quoi ils sont conformes à l’expérience (f), notre guide le plus sûr ; mais vainement chercheront-ils dans le domaine de l’histoire quelque chose de pareil à cet étonnant Bonaparte, jamais il n’eut son égal.

Pourra-t-on comparer ses conquêtes à celles d’Alexandre ? mais ces dernières furent faites sur un ramas de barbares efféminés autant qu’indisciplinés, sans cela la rapidité de sa marche eût été bien autrement ralentie. Témoin son père Philippe : l’on sait ce qu’il lui en coûta pour soumettre le territoire comparativement insignifiant de ces Grecs guerriers et civilisés, quoique leur séparation en petits étals, jaloux les uns des autres, l’aidât puissamment à maîtriser chacun d’eux séparément. Cependant les Grecs n’avaient jamais fait, dans les arts et dans la guerre, les pro-