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vers le milieu du port, et ramèrent le long d’un vaisseau de guerre, à bord duquel elles virent un homme à chapeau retroussé, lequel homme, leur dit-on, était Bonaparte. Leur témoignage ne va pas plus loin ; l’on ne nous dit pas comment elles s’assurèrent que cet homme au chapeau retroussé avait réellement passé par toutes les aventures romantiques et merveilleuses dont l’on nous amusa si long-temps ; d’ailleurs lurent-elles sur sa physionomie son vrai nom et sa véritable histoire ? En vérité, une semblable preuve ne vaut pas mieux que celle que nous donneraient de simples villageois à l’appui d’une histoire de revenans. Si vous témoignez le moindre symptôme d’incrédulité, ils vous montreront d’un air de triomphe la maison même que hantait le fantôme, le sombre recoin où il disparaissait, et peut-être aussi la pierre sépulcrale de la personne dont il avait présagé la mort. La noblesse de Jack Cade était maintenue par le même genre de preuve invincible. Après avoir assuré que le fils aîné d’Edmond Mortimer, comte de March, ayant été enlevé par une mendiante, devint par la suite maçon, et père de ce Jack