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Français, disait-il, étaient pleinement et universellement convaincus que tel était, en effet, l’état des choses. Or, s’il n’est pas vrai que ; les Français l’aient cru ainsi, il faut avouer que le public anglais a été indignement trompé ; et si au contraire ce rapport est vrai, il faut en conclure que les deux nations se sont réjouies en même temps sur l’issue d’une même bataille, comme victoire signalée pour elles-mêmes, en sorte que l’une des deux a dû être la dupe de son gouvernement ; car si la bataille ne s’est jamais livrée ou n’a été décisive pour personne, il est évident que l’on a menti aux uns et aux autres. Nous croyons que cet exemple prouve irrécusablement notre première assertion.

Mais, nous dira-t-on, qu’objecterez-vous au témoignage de tant de personnes respectables, qui allèrent tout exprès à Plymouth, et virent Bonaparte de leurs propres yeux ? Doivent-elles se méfier de leurs sens ? Nous ne prétendons dénigrer ni la faculté visuelle ni la véracité de ces personnes-là. Nous accordons très volontiers qu’elles se rendirent à Plymouth dans l’intention d’y voir Bonaparte, que même elles se dirigèrent en bateau