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Mais s’il est des hommes qui se glorifient de leur liberté philosophique de penser, s’il en est qui désirent suivre les traces d’un Hume ou celles de tout autre sectateur de la vérité, d’un génie aussi élevé et contemplatif, nous les exhortons à suivre franchement en tout leurs propres principes, et secouant les entraves de l’autorité à examiner scrupuleusement les preuves de tout ce qui leur est proposé, avant de l’admettre comme vrai. S’il faut plus de preuves encore, l’exemple suivant achèvera de convaincre jusqu’où l’on peut en imposer à une nation entière, même dans ce siècle de lumières si vanté, et sur des matières du plus haut intérêt pour elle.

Il fut inséré dans tous les journaux qu’un mois après la bataille de Trafalgar, un officier anglais, fait prisonnier puis échangé, étant revenu de France en Angleterre ; et s’étant mis en devoir de partager la douleur de ses compatriotes sur la terrible défaite qu’ils avaient essuyée, fût bien émerveillé d’apprendre que cette bataille de Trafalgar était une éclatante victoire. On lui avait assuré que, dans cette affaire, les Anglais avaient été totalement mis en déroute, et les