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et de perfidie ; quelques-uns, même parmi ses ennemis les plus invétérés, vantent ses talens militaires et politiques ; d’autres les ravalent presque au niveau de la démence. Toutefois, accordant que ces différens portraits ne sont que l’œuvre de l’esprit de parti (et certainement la Concession est assez forte), il reste un cas auquel une solution semblable s’applique bien difficilement. En effet, si quelque chose peut être clairement vérifié en matière historique, ce doit être le courage personnel d’un capitaine, et cependant, à cet égard, nous sommes ici plus embarrassés que jamais. Différens écrivains nous le représentent au même instant et dans les mêmes circonstances, les uns comme un homme d’une intrépidité indomptable, les autres comme un poltron sans égal.

Que nous faut-il donc croire ? car si nous voulons bien admettre tout ce qui nous est raconté, nous serons par là même obligés de croire, non pas seulement à l’existence d’un seul Bonaparte, mais bien à celle de deux ou de trois ; et si nous n’admettons que ce qui est garanti authentique, nous ne pourrons croire à l’existence d’aucun (c).