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conspection, de tant d’horreur de toute exagération, que pour mieux surprendre et se concilier la confiance publique ? N’est-il pas aussi très possible que ceux qui croyaient sincèrement, ce qu’ils publiaient, n’aient su voir que de l’exagération dans des récits faits à plaisir ? Bien des personnes sont entachées de cette sorte de simplicité, qui les fait se croire parfaitement en gardé contre le mensonge, dès qu’elles n’admettent qu’une partie, de ce qu’on leur raconte, lors même que le tout ensemble n’est souvent qu’un tissu de faussetés ; en sorte que tel ou tel de ces candides éditeurs qui se sont montrés, si ardens à démasquer des bulletins imposteurs, si prudens à communiquer leurs grandes nouvelles, ressemblait assez à ce rustre qui s’imagine avoir conclu un excellent marché avec quelques juifs, parce qu’il est parvenu à rabattre d’une guinée à un écu le prix d’un article, qui ne vaut pas deux liards.

Quant au caractère de Bonaparte, les contradictions frappent davantage encore. Suivant les uns, c’était un sage, humain, magnanime héros ; d’autres nous le peignent comme un monstre de cruauté, de bassesse