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vées sur les lieux mêmes pendant l’action, et cependant ces détails sont en tout contradictoires. Les deux récits peuvent être faux ; mais puisque l’un des deux (n’importe lequel) doit être faux, l’on peut invinciblement en déduire l’importante maxime que voici :

Un récit pourra être aussi détaillé, aussi fermement soutenu, aussi gravement appuyé que l’on voudra ; les événemens pourront en être aussi notoires, aussi important que bon semblera, et le tout pourtant n’être qu’une pure fable.

Ce qui probablement faisait croire d’autant plus fermement et d’autant plus vite à la plupart des événemens rapportés dans nos journaux, c’était d’abord les précautions mêmes et l’hésitation apparente avec lesquelles on se hasardait à les publier, ensuite les violens démentis donnés à une foule de nouvelles débitées par les journaux français ; c’était enfin les sarcasmes prodigués par les nôtres contre leurs faussetés, leurs exagérations et leurs gasconnades. Mais ne serait-il pas possible, n’est-il même tout-à-fait naturel, que des propagateurs de fausseté manifeste ne fassent parade de tant de cir-