Page:Whately, Doutes historiques relatifs à Napoléon Bonaparte, 1833.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

risquer de se compromettre eux-mêmes ; mais une communauté d’intérêts ne les engagerait-elle pas, jusqu’à un certain point, à une communauté d’opérations ? Eh ! remarquons qu’entre ces partis rivaux le grand objet de discorde se réduit à savoir qui aura la direction des affaires de l’état, la surveillance du budget et la disposition des places ; nous le disons, la question n’est pas : Le peuple sera-t-il gouverné on non ? mais bien, par quel parti le sera-t-il ? Les impôts seront-ils payés ou non ; mais qui les encaissera ? Or l’on conviendra que Napoléon est un épouvantail, un ogre politique des plus commodes pour toute espèce d’administration ! « Si vous n’adoptez pas nos mesures et ne rejetez celles de nos adversaires, Bonaparte, soyez-en sûrs, sera là pour vous mener à son gré ; si vous ne vous soumettez au gouvernement, au moins pendant notre administration, ce formidable ennemi profitera de votre insubordination pour vous conquérir et vous asservir ; payez gaîment les impôts, sinon le terrible Bonaparte ne vous laissera rien. » Bonaparte enfin était le refrain de toutes les chansons ; son nom redouté était