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rait de sceptique outré quiconque hésiterait le moins du monde à l’admettre. En effet, les antagonistes se sont de part et d’autre accordé ce point, implicitement sous-entendu d’ailleurs par la nature même de la discussion. Mais, dans le fait, est-il avéré que des points non contestés ont toujours été des plus scrupuleusement examinés, quant à l’évidence sur laquelle ils s’appuient ? Est-il donc avéré que des faits ou des principes admis sans controverse comme base commune d’opinions opposées, sont toujours établis eux-mêmes sur des données satisfaisantes ? Bien loin de là, par cela seul que tel ou tel point fondamental est admis d’emblée, et détourne l’attention vers quelque autre question, n’est-il pas à présumer qu’on l’a admis sans preuves suffisantes et sans prendre garde aux imperfections de ces preuves ? L’expérience nous apprend que de semblables cas ne sont pas rares, témoin cette anecdote bien, connue : Charles II avait soumis à la Société Royale cette question-ci : D’où vient qu’un vase d’eau ne reçoit aucune augmentation de poids si l’on y met un poisson vivant, quoiqu’il en reçoive si le poisson est mort ? Di-