Page:Whately, Doutes historiques relatifs à Napoléon Bonaparte, 1833.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus sonnant d’empereur. Armé de ce pouvoir, il renversa les coalitions les plus formidables des autres états européens ligués contre lui, et quoique chassé des mers par les flottes britanniques, parcourut le continent presque entier en triomphateur. Terminant une guerre, souvent en une seule campagne, il fit son entrée dans les capitales de la plupart des potentats ses ennemis, se plut à déposer et à créer des rois, et se montra lui-même le souverain réel de la majeure partie du continent depuis les frontières d’Espagne jusqu’à celles de Russie. Nous le voyons même, à la tête d’armées immenses, envahir ces dernières contrées, terrasser leurs forces, pénétrer jusqu’à leurs capitales, et les menacer d’une soumission totale. Cependant, à Moscou, sa marche est arrêtée, un hiver d’une sévérité peu commune, de concert avec les efforts des Russes, achève d’anéantir ses innombrables légions, et les souverains de l’Allemagne, secouant le joug, s’unissent pour l’abattre. Il lève une autre puissante armée, elle périt à Leipsick ; il en lève une autre encore avec laquelle, nouvel Antée, il se maintient quelque temps en France ; à