séparassent, mais il ne pouvait les lui dire dans cet endroit tout imprégné de leur bonheur passé. Il se détourna, et suivit Mattie en silence jusqu’au traîneau… Comme ils se remettaient en route, le soleil disparut derrière la colline, et les fûts rouges des sapins devinrent gris…
Pour regagner la route de Starkfield, ils suivirent un chemin sinueux à travers champs. Sous le ciel découvert une pâle lumière s’attardait, et le rouge glacé du couchant illuminait encore les hauteurs lointaines. Les bouquets d’arbres épars sur la plaine neigeuse se serraient l’un contre l’autre comme des oiseaux cachant leurs têtes sous leurs plumes ébouriffées. Le ciel, en pâlissant, s’exhaussait, et la terre paraissait plus déserte.
Comme le traîneau débouchait sur la grande route, Ethan parla enfin :
— Matt, qu’avez-vous l’intention de faire ?
Elle hésita un moment, puis elle dit :
— J’essaierai de trouver une place dans un magasin.
— Vous savez bien que c’est impossible. La fatigue et le manque d’air ont déjà failli vous tuer.
— Je suis beaucoup plus forte qu’à mon arrivée ici.
— Et maintenant vous allez gaspiller toute la santé que vous avez regagnée !