mariage et le lucre, les danses et les jeux, et de ne songer qu’au moyen de se garder des griffes du malin et des rouges brasiers de l’enfer.
Pendant de longs jours, l’image de ce brasier avait hanté l’imagination du petit garçon ; tel, à l’horizon d’une plaine, le reflet d’une ville incendiée
Il lui sembla que les pièges à éviter fussent sans nombre ; qu’il y eût, innocentes en apparence, tant de choses coupables. Que pouvait y comprendre un enfant de son âge ? Pas un instant n’osa-t-il penser à autre chose, et la scène de pillage et de massacre de laquelle il s’était échappé donnait une consistance réelle à la sanglante vision. Tel était l’enfer, mais mille et mille fois pire ! Il savait aujourd’hui l’aspect de la chair tenaillée par le démon, il connaissait les hurlements des damnés, l’odeur des corps brûlés. Comment serait-il possible à un chrétien de soustraire un seul instant de ses jours et de ses nuits à la lutte sans trêve pour échapper à la colère divine ?
Peu à peu ce sentiment d’horreur alla s’apaisant, ne laissant subsister qu’une satisfaction sereine au minutieux accomplissement des devoirs religieux.
Son esprit n’avait nulle complaisance naturelle à considérer le mal, et, dans la solitude