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de l’émotion lyrique, il vibrait maintenant au sens serré de chaque ligne, à l’allusion de chaque mot. Son imagination était sans cesse entraînée sur de nouvelles traces, sans cesse stimulée par le sentiment qu’au delà de ce qu’il avait découvert, d’autres régions, plus merveilleuses encore, attendaient qu’on les explorât. À l’époque de la mort du grand homme, Danyers, encore à l’Université, avait écrit sur la poésie de Rendle l’essai qui remporta le prix. Il avait coulé les poèmes éphémères de sa propre période de romantisme dans le moule que Rendle avait le premier donné au mètre anglais. Et quand apparurent, deux ans plus tard, la Vie et les Lettres, quand la Silvia des sonnets prit corps et devint Mrs A…, le jeune homme engloba dans son culte pour Rendle la femme qui avait inspiré, non seulement des vers aussi divins, mais encore une prose si facile, si tendre, incomparable. Danyers ne devait jamais oublier le jour où Mrs Memorall mentionna ses relations avec Mrs Anerton. Il fréquentait cette Mrs Memorall depuis un peu plus d’un an, et il l’avait, jusqu’alors, assez dédaigneusement classée parmi les coureuses de célébrités. Un après-midi, et tout en lui mettant un morceau de sucre dans son thé, elle lui dit, à brûle-pourpoint :