Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il jeta sa cigarette : la voix avait sonné de telle sorte qu’il éprouvait le besoin de voir la figure.

— Allumons-nous ? suggéra-t-il.

Comme Lydia ne répondait pas, il souleva le globe de la lampe et mit une allumette contre la mèche. Puis il la regarda :

— Qu’y a-t-il ? Vous semblez éreintée.

Elle s’assit et parcourut d’un œil vague le petit salon où la pâle lueur de la lampe permettait à peine de deviner les lignes du mobilier, le bureau couvert de livres et de papiers, les gerbes de jasmin et de roses thé qui se fanaient sur la cheminée. « Comme tout cela est devenu cher et familier ! » pensa-t-elle.

— Lydia, qu’y a-t-il ? répéta Gannett.

Elle s’éloigna de lui, tâta les épingles de son chapeau, et s’écarta pour poser sur la table chapeau et ombrelle. Tout à coup elle dit :

— Cette femme m’a parlé

— Cette femme ?… Quelle femme ?

— Mrs Linton… ou plutôt Mrs Cope.

Gannett eut un geste d’ennui, mais elle vit clairement qu’il ne saisissait pas toute l’importance de ses paroles.

— Diable ! Elle vous a dit ?…

— Elle m’a tout dit !

Gannett la regarda anxieusement :