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que les maris et les femmes ont le droit de se quitter quand ils sont las l’un de l’autre ou quand ils ont vu une autre personne leur plaisant…

Westall demeurait immobile, les yeux fixés sur une rosace du tapis.

— Alors vous avez changé d’opinion ? dit-il. Vous ne croyez plus que des maris et des femmes ont le droit de se séparer dans ces conditions ?

— Dans ces conditions ? balbutia-t-elle. Oui, je le crois encore ; mais comment pouvons-nous juger pour les autres ? Que pouvons-nous savoir des circonstances ?

Il l’interrompit :

— Notre credo n’a-t-il pas pour article fondamental que les circonstances pouvant résulter d’un tel mariage n’entraveront pas la complète affirmation de la liberté individuelle ? (Il s’arrêta un instant.) Je croyais que c’était cette raison qui vous avait fait quitter Arment, ajouta-t-il.

Elle rougit jusqu’à la racine des cheveux. Cela ne ressemblait guère à Westall de renforcer l’argument par une allusion personnelle…

— J’avais mes raisons, dit-elle simplement.

— Eh bien ! pourquoi vous refusez-vous aujourd’hui à reconnaître leur validité ?