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reconnu que ces relations doivent forcément être transitoires, elles gagneront en dignité aussi bien qu’en harmonie. On n’aura plus besoin de recourir à ces ignobles connivences, à ces perpétuels sacrifices de sensibilité personnelle et de fierté morale sur lesquels on étaie les mariages boiteux. Chaque partenaire du contrat mettra son point d’honneur à être le plus parfait modèle de développement individuel, sous peine de perdre le respect et l’affection de l’autre. La nature inférieure, ne pouvant plus abaisser vers elle celle qui lui est supérieure, sera forcée de s’élever, à moins de rester isolée à son niveau inférieur. La seule condition nécessaire pour rendre un mariage harmonieux est donc de reconnaître franchement cette vérité, et d’exiger des parties contractantes le solennel engagement d’être fidèles à leur promesse, et de se séparer dès que l’accord le plus complet aura cessé d’exister. C’est un adultère d’un nouveau genre que d’être infidèle à soi-même.

Or Westall venait de rappeler à Julia que leur mariage avait été contracté sur cette base, la cérémonie en elle-même n’ayant été qu’une concession sans importance à des préjugés sociaux. Maintenant que le divorce existait, le mariage n’était plus une impasse, et l’engage-