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Puis, verse sur leurs fronts le baume de la vie,
Fraie à leurs pieds meurtris un chemin indulgent,
Raffermis et soutiens, console et fortifie
L’infirme et l’indigent ;
Ils ont besoin de nous, leur détresse est si grande !
L’hiver étend sur eux si longtemps son linceul !
Avril n’a trop souvent des fleurs à sa guirlande
Que pour le riche seul.

Comme les lampes d’or aux trépieds de porphyre,
Comme les vases saints pleins d’encens et de myrrhe
Parent le tabernacle et parfument le chœur,
Ainsi, sous l’œil de Dieu, les célestes pensées,
Les nobles actions en secret amassées,
Parfument notre vie et parent notre cœur.

Pars donc, comme autrefois, pour ta douce patrie,
Pour tes lacs ombragés par l’arbre des déserts
Qui vit s’épanouir ta verte poésie
A tous les vents des airs ;
Plonge-toi tout entier dans la vaste nature :
Elle aima toujours ceux qui l’aiment à leur tour ;
Leur esprit s’agrandit et leur âme s’épure
A ce céleste amour.