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Pour guérir tant de maux, expier tant de crimes,
Pour arrêter le cours de regrets légitimes,
Effacer le stygmate empreint sur votre nom,
Il faut, nouveaux Colomb, que d’une autre Amérique
Vous dotiez le berceau de votre république ;
A ce prix seulement vous obtiendrez pardon.

Trouvez-moi donc d’abord un but saint et sublime,
Découvrez-moi du mont la merveilleuse cime
Où devra s’arrêter l’arche de l’avenir ;
Faites venir le char, montrez-moi les cavales
Qui nous transporteront aux sources virginales
Où les peuples vieillis iront se rajeunir ;

Et si, dans l’embryon de votre œuvre féconde,
Point le germe vital d’un plus céleste monde
Que ce monde en débris,
Alors, n’en doutez point, alors ma voix d’apôtre
Retentira, tribuns, aussi haut que la vôtre,
Et redira ces cris :

« En avant, en avant, sans relâche, sans trêve !
« Dans son lit foudroyé que la mer se soulève,
« Qu’il s’ouvre un noir volcan sous un ciel toujours bleu,
« Que la terre engloutisse un empire en détresse,
« Des profondeurs du ciel qu’un soleil disparaisse,
« En avant, en avant, sous la garde de Dieu !