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« De l’occident plein d’ombre à l’orient splendide,
« Par des plaines de glace ou par des champs de feu,
« Sur la frégate anglaise ou le coursier numide,
« En avant, en avant, sous la garde de Dieu !
« Peuples, Rois, en avant, le front haut, l’œil limpide !
« II est mort, le Passé, dans un sanglant adieu,
« Et sa lance inutile et sa crosse invalide
« Roulèrent sous son char dont se brisa l’essieu ! »

Oui, vous avez raison de franchir la barrière,
De ne plus reporter vos regards en arrière,
De repousser du pied un siècle corrompu ;
Trop de honte a terni la splendeur de ses fastes,
Trop de jours ont pris rang parmi les jours néfastes
Chez les peuples trompés où vous avez paru.

De tout ce qui fut grand il ne reste que l’ombre ;
Regardez à travers ce nuage si sombre
Que la destruction soulève autour de vous :
Partout est le néant, partout s’ouvre un abîme,
Partout gît, mutilé, le tronc d’une victime
Qui tomba sous vos coups.

Vous avez à la Foi coupé ses vastes ailes,
Restitué le glaive aux archanges maudits,
Des temples profanés expulsé les fidèles,
A l’âme du Chrétien fermé le paradis,