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Quand pourrai-je m’asseoir à l’ombre de doctrines
Dont la cime se baigne en un ciel pur et doux,
Qui plongent dans le sol de vivaces racines,
Et de fruits toujours mûrs se couronnent pour tous !

De ce prêtre du Christ écoutez le langage :
Écho vivant et saint de la Divinité,
Il prêche, dans son temple, au monde qui l’outrage,
La justice, la paix, l’amour, la charité ;

Mais à peine a-t-il mis le pied hors de la chaire,
Qu’il jette son étole aux vents du carrefour,
Et court prostituer son divin ministère
Aux vils embrassements des passions du jour.

Admirez ce tribun dont la voix redoutable
Stygmatise le riche insensible au malheur ;
Il demande, pour tous, un partage équitable
Des biens que sur ce globe a versés le Seigneur ;

Rentré dans ses foyers où la gloire l’escorte,
Il l’immole bientôt au vil démon de l’or ;
Il laisse le Malheur se morfondre à sa porte,
Et rit de ses sanglots du haut de son trésor.

Honneur à ce poëte ! Un monde entier l’écoute.
Que de magnificence et que de pureté !
L’âme de celui-là n’a point perdu sans doute
L’auréole d’azur de sa virginité ;