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Jusque sur les degrés même de l’abattoir
Où te tient enchaînée une main meurtrière,
Tu défendis tes droits, tu remplis ton devoir.

Aussi le Tout-Puissant te sera-t-il propice ;
Il châtira l’orgueil d’un roi sourd à tes vœux,
Il remettra le sceptre aux mains de la justice,
Et hâtera le jour, où, fiers et glorieux,
Nous nous réunirons sous l’arbre séculaire
Qui vit tomber ses fleurs au soleil du mois d août,
Mais qui garda le nid de la Liberté-Mère
Au sommet de son tronc toujours ferme et debout.

Oui, si je me replonge au sein de l’allégresse
Qui débordait à flots sur ton sol agité,
Quand du canon liégeois la bouche vengeresse
Eut proclamé la fin d’un règne détesté,
Un doux pressentiment ranime mon courage,
Mon cœur s’épanouit sous un souille d’amour,
Et, malgré les arrêts d’un sombre aréopage,
Je crois à ton bonheur, je crois à mon retour !