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Que j’aime à voir sur nos rivages
Le temple vivant du Travail
Resplendir sous de verts ombrages,
Frais ornement de son portail,
Régner sur nos plaines fumantes,
Du haut de ses tours flamboyantes,
Du haut de ses noirs minarets,
Fiers de se mirer dans un fleuve
Qui porte aux cités qu’il abreuve
Tous les trésors d’un saint progrès !

Jadis le Ciel dans sa tendresse
Couronnait d’un azur plus doux,
Ces monts d’où l’antique sagesse
Descendit au milieu de nous ;
Il aimait à parer leurs cimes,
Leurs flancs, leurs rochers, leurs abîmes
D’un éternel manteau de fleurs,
Et faisait jaillir de leur base
Des sources qui versaient l’extase
Aux poëtes comme aux pasteurs.

Non moins propice à ma patrie
Qu’il enrichit de ses bienfaits,
Partout où la noble Industrie
Élève un autel à la Paix,
Il prodigue encor sans mesure
Et les splendeurs de la nature,
Et les trésors de sa bonté,
Tributs réservés au courage
Qui sait agrandir l’héritage
Promis à la postérité.