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Frères ! ce beau soleil, astre que tout adore,
Brille aussi radieux qu’à sa première aurore ;
Rien, à l’œil du savant, n’annonce son déclin.
La féconde Nature, auguste et tendre mère,
De son lait généreux nourrit toujours la Terre ;
Nul flot de volupté n’a tari dans son sein.

Partout la vie éclate en œuvres immortelles,
Tonne, au sein des Forums, en doctrines nouvelles,
Ou vole, en traits de feu, sur un vélin glacé,
Fuit, en fleuves de fer, sous des nefs sans voilure,
Ou déploie, en champs d’or, sa splendide ceinture
Autour du globe ardent, son divin fiancé.

Tout change, tout grandit, tout marche, tout s’élève.
De l’œuf que la Pensée a couvé dans un rêve
Sort un monde réel au jour qu’elle a fixé.
Nos travaux font pâlir les travaux de nos pères ;
Nos fils les béniront, et, dans leurs jours prospères,
Diront en s’inclinant : Gloire au siècle passé !

Que de peuples lointains, dont l’esprit se dévoile,
Partent de leurs foyers aux rayons de l’étoile
Qui guida vers le Christ les Mages d’Orient,
Franchissent les déserts et bravent les tempêtes,
Pour venir, tour à tour, saluer nos conquêtes,
Et nous offrir les dons d’un climat plus riant !