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Ah ! si vous connaissez des rives
Fières de tous ces dons du ciel,
Tendez vos urnes fugitives,
A leurs sources d’ambre et de miel.

Franchissant l’ombre et les distances,
Rapportez-nous de leurs forêts
Quelque baume pour nos souffrances,
Filles des erreurs du Progrès.

Répandez-le dans vos rosées
Sur nos esprits et sur nos cœurs,
Pour que leurs forces épuisées
Se raniment sous nos sueurs.

Perdus dans le bruit que soulève
Le choc des Partis de nos jours,
Nous poursuivons de rêve en rêve
Un bonheur qui nous fuit toujours.

Qui sait ce que Dieu nous destine !
Tout est mystère autour de nous.
Quelquefois le ciel s’illumine,
Mais par la foudre et sous ses coups.

Nous voguons vers un autre pôle,
Et depuis l’heure du départ,
Hélas ! la sonde et la boussole
Trompent la main ou le regard.