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Quel doux spectacle vous attire
Pour hâter ainsi votre essor ?
Quel mystère vous fait sourire
Même à travers vos larmes d’or ?

Connaissez-vous quelque rivage
Où l’homme ignore la douleur,
Où jamais l’éclair d’un orage
Ne trouble la paix de son cœur ?

Où jamais l’ombre de vos ailes,
Traversant des cieux nus et morts,
Ne flotte sur des champs rebelles
Qui lui refusent leurs trésors ?

Où le spectre de la Misère
Ne mêle jamais ses sanglots
Aux cris sauvages de la Guerre
Tuant des peuples pour des mots ?

Où jamais votre chaste image
Ne se reflète dans des mers,
Témoins de quelque grand naufrage,
Même aux jours des plus longs hivers ?

Où l’hymne heureux de la Sagesse
Ne monte jamais jusqu’à vous,
Que pour bénir dans sa tendresse
Un seul Dieu protecteur de tous ?