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Fils orageux de nos montagnes,
Le fleuve, hier à peine éclos,
Trouve au milieu de nos campagnes
Un lit parfumé pour ses flots,
Une rive large et profonde
Qui permet, sans crainte, à son onde
D’en suivre les riants détours,
Pour porter aux cités prochaines
Le tribut nourricier des plaines
Qu’il fertilise dans son cours.

Tous les habitants de l’espace,
Sous leurs traits changeants et divers,
Luttent de splendeur et de grâce,
Jusqu’au fond ténébreux des mers ;
Tous reçoivent de la nature,
Avec le don de leur parure,
L’asile d’un toit protecteur ;
Tous, nourris par la Providence,
Bénissent sa munificence,
Et chantent un hymne au bonheur.

L’homme, Roi détrôné, connaît seul la misère !
Seul il semble être né pour combattre et souffrir,
Seul de son indigence il attriste la terre,
Debout sur des trésors dont il ne peut jouir ;