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Allez trouver le Pauvre, allez le voir vous-mêmes,
Faites taire sa haine et cesser ses blasphèmes,
Portez lui le froment, l’huile, le vin, le miel ;
Réchauffez dans vos bras les enfants sans familles,
Sauvez la vie aux fils, l’honneur aux jeunes filles,
Parlez leur de Marie et montrez leur le ciel.

Ah ! celles-ci, surtout, protégez-les, ô Femmes !
Purifiez ces cœurs et rachetez ces âmes,
Si vous voulez, plus tard, mères jeunes encor,
Que l’ange aux yeux d’azur qui veille sur l’enfance,
De vos filles, un jour, protège l’innocence,
Et touche leurs fronts nus avec sa palme d’or.

Toujours le Pauvre en vous a mis ses espérances.
Par vos propres douleurs instruites aux souffrances,
Vous savez, mieux que nous, en arrêter le cours.
La voix de l’homme effraie et la vôtre console.
Souvent de votre bouche une simple parole
A guéri plus de maux que tous nos vains discours.

Seules vous savez l’art, doux secret de la vie,
De semer sous le chaume un or qui fructifie,
Sans offenser la veuve ou blesser l’orphelin.
Un don, offert par vous, ne fait rougir personne ;
L’aumône disparaît sous la main qui la donne,
Et le bienfait, plus pur, n’en est que plus divin.