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Femmes, à vous le soin de veiller sur sa vie !
À vous de désarmer le bras qui le châtie,
D’alléger son fardeau, d’adoucir son destin !
Car vous êtes l’espoir et l’orgueil de la terre,
Vous êtes ce que Dieu, dans sa bonté de père,
A créé de plus noble, a fait de plus divin.

Ah ! ne démentez pas votre haute origine.
Au nom des jours heureux que le ciel vous destine,
Au nom des dons promis et des bienfaits reçus,
Accordez au Malheur l’appui qu’il vous demande ;
Hâtez-vous, il est temps, d’apporter votre offrande
À ceux que Jésus-Christ appelait ses Élus.

Mais ne vous flattez pas, Femmes au cœur sincère,
De remplir dignement votre saint ministère,
En jetant une obole au tronc de la pitié.
Pour répartir votre or, il faut des mains bien pures.
Parfois en s’écoulant par des routes obscures,
Loin de votre œil distrait il s’en perd la moitié.

Ne croyez pas non plus que ce tribut si tendre,
Imposé par un Dieu qui saura vous le rendre,
Soit payé, tôt ou tard, au gré de ses désirs,
Par quelques faibles dons, presque toujours stériles,
Pendant les soirs d’hiver recueillis dans nos villes
Aux portes des salons consacrés aux plaisirs.