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Quand partout l’Anarchie écrase en sa colère
Le germe à peine éclos d’un plus noble avenir ;
Qu’il ne reste plus rien à bénir sur la terre,
Plus rien dans les cieux à bénir ;

Que ne puis-je emporter au fond des solitudes,.
Loin du bruit des cités qui me poursuit toujours,
Mes austères loisirs et mes douces études,
Trop souvent troublés dans leur cours ;

Troublés par les clameurs d’un peuple de sauvages
Qui traîne, tour à tour, aux bords des grands chemins,
Les bustes mutilés et tout chargés d’outrages
Et des Brutus et des Tarquins ;

Troublés par les sanglots et les cris d’anathème
Qui, du nord au midi, se heurtent dans les airs,
Et qui feraient d’effroi pâlir Satan lui-même,
S’ils pénétraient jusqu’aux enfers ;

Et trouver un paisible et verdoyant asile
Entouré par des monts couronnés de grands bois,
Qui se réfléchiraient dans une onde tranquille
Avec leurs châteaux d’autrefois,

Et prêteraient, l’été, la fraîcheur de leur ombre
Et l’odorant velours de leurs sentiers fleuris,
Aux radieux ébats de mes rêves sans nombre,
Tantôt solennels et hardis,