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Nous t’abattrons. Ta chute affranchira la terre,
Et sur le sol maudit où tu semais la guerre
S’élèvera la sainte et splendide cité,
Où régneront, un jour, sans trouble et sans orages,
Dans un Ordre céleste inconnu de nos sages,
La Justice et la Liberté.

Peut-être, ô ma Patrie, avant ce jour suprême,
Ton sang rougira-t-il encor ton diadème ;
Ne t’en alarme point, va, connais ton destin :
Regarde ! Il est écrit en divins caractères
Sur ces monts, sur ces champs où le pied de nos pères
S’ouvrit un si noble chemin.

Quand Dieu, dans sa bonté, réunit notre race,
Fonda notre demeure et fixa notre place
Au centre lumineux de trois peuples puissants,
Il voulut nous choisir comme un écho sonore
Pour propager sa voix du couchant à l’aurore,
Traduite en terrestres accents.

Il nous plaça près d’eux sous sa garde divine,
Marqués du sceau vivant d’une même origine,
Pour réfléchir en nous leurs instincts si divers,
Leur tendre, tour à tour, une main fraternelle,
Et cimenter entr’eux une paix éternelle,
Terme de tant de maux soufferts.