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Dis-leur qu’un sang viril coule encor dans nos veines,
Que jamais notre bras n’acceptera des chaînes,
Que jamais notre front ne perdra sa fierté,
Que toujours notre cœur battra pour la patrie,
Que toujours nos trésors, que toujours notre vie
Répondront de sa liberté.

Dis-leur que nous avons, en moins de quinze années,
Plus haut que tous leurs vœux fixé nos destinées,
Fait refleurir la paix sous tes saints étendards,
Fait bénir par l’Europe un nom quelle répète,
Et reconquis l’honneur de marcher à sa tête
Par l’industrie et par les arts.

Mais notre mission est loin d’être accomplie.
Gardons, sans l’affaiblir, toute notre énergie
Pour les luttes d’un siècle aux progrès de Titan,
Qui ne descendra pas dans l’abîme des âges
Sans avoir salué, de ses derniers rivages,
La chute du dernier tyran.

Nos vrais jours de grandeur ne sont qu’à leur aurore.
Il nous reste à t’abattre, à t’écraser encore,
Passé, monstre rampant, sans oreilles, sans yeux,
Qui te dresses dans l’ombre au pied de tous les trônes,
Et montes, chaque jour, le long de leurs colonnes,
Plus fort et plus audacieux !