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Ainsi, de zone en zone, ainsi, de plage en plage,
Le jeune Remorqueur, fils ailé du Progrès,
Poursuivra, calme et fier, son saint pèlerinage
En répandant partout l’abondance et la paix,
Et, guidé par la Presse, il saura faire éclore
Au jour resplendissant de la réalité,
Tous les songes divins, si ténébreux encore,
De la future humanité !

Mais il a fourni sa carrière
Le pacifique conquérant ;
Il rentre dans la Cité-mère
Suivi de son cortège errant ;
Il rentre chargé des richesses
De vingt cités qu’il étonna,
Et distribuant ses largesses
Au peuple qui le couronna.

Et maintenant, venez, trop sinistres prophètes,
De nos mœurs, de nos lois, détracteurs furieux,
Regardez la Belgique et contemplez ses fêtes,
Et dites si c’est là ce peuple malheureux
Qui, secouant, à tort, le joug de ses vieux maîtres,
N’avait choisi pour chefs que des hommes flétris,
Qu’un vil ramas de fous, de brigands et de traîtres
Tous livrés à l’opprobre et voués au mépris !