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Pour chercher un refuge au pied de leurs idoles
Sous la voûte des bois.

Peut-être, à cet aspect, tout tremblants de surprise,
Iraient-ils s’enfermer dans quelqu’obscure église,
S’y mettre en oraison,
Et, penchés vers un prêtre armé de l’anathème,
Invoquer sa puissance et conjurer Dieu même
De chasser le démon !

Non ! ils te comprendraient, ô Roi de l’industrie !
Car ils avaient l’instinct des sublimes progrès ;
Car ils ont, avant nous, dans leur marche hardie,
Planté leur étendard sur tous les hauts sommets ;
Car ils ont élevé tant de nobles colonnes
À la Science, aux Arts, comme à la Liberté,
Que l’orgueil de leurs fûts tout chargés de couronnes
Écrase notre vanité !

Eh bien ! pour dorer notre gloire
Du souvenir de leurs grands noms,
Pour ressusciter la mémoire
De tous ces morts que nous aimons,
Marche, ô Remorqueur, et propage
Partout ces noms étincelants,
Qu’un pieux et dernier hommage
Fit graver sur tes larges flancs !