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Un orage de bruit inonde l’atmosphère,
Le gaz à flots stridents s’échappe plus pressé,
Et le géant, vainqueur, s’élance ventre à terre
Sur le chemin qu’il s’est tracé.

Plus prompt que la parole,
Plus sûr que le regard,
Il part, il fuit, il vole
Au but fixé par l’Art ;
Monts, plaines, tout s’efface
Sous son ardent sillon,
Tout s’unit dans l’espace,
Et rien n’est horizon !

Marche, ô puissant Athlète, et, sous des cieux tranquilles,
Par des rubans d’acier va relier les villes,
Fleurs de granit et d’or d’un bouquet enchanté ;
Des grands fleuves absents, des rivières lointaines
Prolonge l’embouchure au sein d’arides plaines,
Surprises tout à coup de leur fertilité,
Et peuple, dans ton cours, de nobles édifices,
De palais, d’ateliers, de temples et d’hospices,
Le sol de la naissante et moderne cité !

Marche, combats, triomphe, agrandis tes domaines,
Et fais doubler le pas aux peuples en retard ;