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En toi qui, comme lui, guidé par la Science
Vers le but éclatant que Dieu t’a signalé,
Aspires à l’honneur d’étendre ta puissance
Jusqu’aux derniers confins du globe nivelé,
Et, pour réaliser le plan de ton empire
Dans l’ordre harmonieux de sa vaste unité,
Agrandis, chaque jour, en fondant sans détruire,
Le champ de l’industrie et de l’égalité.

Voilà pourquoi sur nos rivages
Le peuple s’incline à ton nom,
Placé plus haut dans ses hommages
Que l’Aigle de Napoléon,
Et bénit la main souveraine
Qui t’ouvrit sur le sol natal
La rayonnante et large arène
Où mugit ton vol de métal !

Au nom des droits sacrés de l’art et du génie,
Que d’autres maintenant revendiquent l’honneur
D’inscrire, en lettres d’or, au front de leur patrie,
Les titres immortels de ton grand inventeur,
Nul ne nous ravira la gloire sans partage
D’avoir, par nos travaux, hâté le saint moment
Où tu vis s’écrouler, pour te livrer passage,
Les derniers préjugés de ce vieux continent.