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Forêts ni défilés, montagnes ni rivières,
Ne protègent nos champs tant de fois dévastés ;
Tout Peuple tient en mains la clé de nos frontières,
Tout regard peut plonger au cœur de nos cités ;
Mais nous n’envions pas à votre grand empire,
Tous ces vains boulevards, orgueil d’un passé mort,
Qui tombèrent, un jour, sous l’œil qui les admire,
Au signal inconnu des trompettes du Nord.

L’amour de la patrie affermi par la gloire,
La sainte volonté de maintenir nos droits,
Le devoir filial de transmettre à l’histoire
L’héritage agrandi des martyrs de nos lois,
Voilà nos monts gardiens, voilà notre barrière,
Le rempart qui résiste aux plus hardis assauts,
Le rocher qui vaut bien le bras d’une rivière
Pour arrêter tous les fléaux.

Ne nous traitez donc pas avec tant d’arrogance,
Respectez davantage un peuple brave et fier ;
Si nous ne comptons pas vingt siècles d’existence,
Si le Belge, à vos yeux, ne date que d’hier,
Rappelez-vous du moins que déjà nos provinces
Trônaient, par leurs élus, au sommet des pouvoirs,
Quand vous rampiez encor sous le joug de vos princes,
Dans un oubli complet de vos plus saints devoirs.