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Et nous conduire par l’orage
Qui dépeuple nos toits lépreux,
À la conquête d’un rivage
Semé d abris plus généreux ?

La Tribune est debout encore
Sur ses fondements raffermis,
Et conserve un écho sonore,
Riche ! pour tes superbes cris ;
Mais le cri que le pauvre jette
Meurt sans écho dans ses flancs sourds,
Et ne trouve pour interprète
Que le pavé des carrefours.

Parmi les champions du dogme politique
Qui consacre la lutte et l’érigé en devoir,
C’est à qui flétrira l’œuvre la plus civique,
A qui déchirera le manteau du Pouvoir,
Enfoncera l’épine au pied d’un adversaire,
Déflorera la loi dont il n’est pas l’auteur,
Et fera déborder de l’égout populaire
Toutes les passions du tribun détracteur ;

Et parmi les soutiens d’un pouvoir en enfance
Qui ne sait d’un pied ferme écraser les abus,
C’est à qui nourrira sa crédule ignorance,
A qui l’exploitera jusque dans ses vertus,
 
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