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Viens ! aide-moi plutôt à sortir de l’abîme,
Tu ne gagnerais rien en m’y laissant périr ;
D’autres, plus forts que moi, vengeraient ta victime.
Viens ! viens ! que tardes-tu ? tes bras vont-ils s’ouvrir ?
Non, tu baisses les yeux, tu détournes la tête ;
Eh bien, va, cours vider la coupe de ton sort.
Nous verrons qui de nous pleurera sa défaite,
Moi, fils d’un Dieu vivant, ou toi, fils d’un Dieu mort.

Le voilà donc connu cet homme
Qui se prétend si généreux,
Que jamais le Malheur ne somme
D’écouter les cris douloureux,
Sans que son oreille soumise
Ne les recueille, et que sa voix
Ne les renforce et les redise
A l’écho du trône des Rois !

O malédiction ! travaille, souffle, sue :
Qu’au seuil des palais d’or la misère te tue,
Que le crime, a son tour, t’enlève tes enfants,
Que l’opprobre et le deuil remplissent ta chaumière,
N’importe ! courbe-toi, rentre dans ta poussière,
Étouffe le cri de tes flancs !

Du sein du monde et de ses fêtes
Qui donc élèvera la voix,
Pour défendre et sauver nos têtes
Dans la banqueroute des lois,