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Que d’immenses travaux, que d’éclatants prodiges
Notre âge na-t-il pas déjà vus s accomplir !
Que de projets plus grands, éclos sur d’humbles tiges,
N’attendent qu’un rayon, qu’un souffle pour mûrir !
En changeant de destin aux mains de l’Industrie,
Le Fer du monde entier changea l’antique sort :
Il féconda la terre et fit fleurir la vie
Où jadis il semait la mort.

Jeune et puissant Protée aux formes toujours neuves,
Il vogue, ardent navire, à tous les vents des mers,
S’allonge en ponts hardis sur le lit de nos fleuves,
Fend, remorqueur tonnant, l’immensité des airs,
Se roule autour du globe en splendide ceinture,
Rampe, en canaux de gaz, sous le sol tourmenté,
Et porte aux nations, avec leur nourriture,
La lumière, la paix, l’ordre et la liberté !

Ainsi toujours fidèle à la voix des Poëtes,
Qu’il s épande en bienfaits sur la création ;
Au domaine de l’homme, accru par ses conquêtes,
Que chaque année ajoute un plus large sillon ;
Pour que l’Histoire, un jour, en déroulant ses fastes,
Apprenne, avec orgueil, à la postérité,
Que le règne du Fer n’eut point de jours néfastes,
Mais qu’il fut l’âge d’or du monde racheté !