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Et vous qui prétendez dépouiller l’Industrie
Du plus noble attribut de la Divinité,
Qui couronnez son front des palmes du génie,
Mais en lui refusant le don de la beauté ;
Jetez donc un regard sur la plaine enflammée
Où. ses pavillons d’or flottent autour de nous,
Suivez, dans les combats, sa pacifique armée,
Et dites-moi, qu’en pensez-vous ?

N’est-ce pas qu’il est beau, qu’il est grand, ce spectacle,
Et qu’on est quelquefois tenté de s’écrier,
Dans un transport d’orgueil qui fait tout oublier,
Même le plus pompeux miracle :
Là haut, dans leur splendeur, se déroulent les cieux,
Dans cette ombre, là-bas, gît la terre où nous sommes,
Voilà l’œuvre de Dieu, voici l’œuvre des hommes,
Quelle est la plus grande des deux ?

Non, non, point de blasphème impie !
Admirons, ne comparons pas.
Dieu crée, et l’homme modifie ;
A lui l’Esprit, à nous le bras !
Devant sa Royauté suprême,
Plions, sans rougir, les genoux ;
Mais dans notre esclavage même
Restons fiers et dignes de nous.